Entre la Journée Mondiale de la Santé du 7 avril et la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail du 28 avril, j’ai partagé sur LinkedIn une série de publications sur le stress que j’ai eu envie de rassembler dans cet article de blog.
De la définition du stress, aux facteurs et symptômes, en passant par l’intérêt de prendre en compte le stress pour prévenir des situations de souffrance au travail, je vous propose également des outils pour mieux le traverser dans votre quotidien. Dans un engagement dans l’humanitaire, l’associatif et la solidarité, le stress peut être très présent et impacter le bien-être des équipes, tout comme la qualité des actions menées.
Définition et types de stress
Le stress serait la cause de plus de 60% des consultations chez le médecin.
Le stress n’est pas une émotion, même s’il y a un lien étroit avec l’émotion de peur qui déclenche une réaction du cerveau à chaque perception de danger/menace, ou à des pensées en lien avec une sensation de danger/menace.
C’est un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. C’est une réponse physiologique et naturelle au pressions ou aux contraintes de notre environnement.
On parle souvent négativement du stress, alors qu’il peut être positif. Les substances chimiques libérées par notre corps en cas de stress procurent de l’énergie et de la force, donc peuvent renforcer la motivation à surmonter un défi ou à s’adapter facilement à un nouveau contexte.
Lorsque les circonstances de réalisation d’objectifs sont stimulantes et alignées avec ses aspirations personnelles, on peut alors ressentir du stress positif vis-à-vis des actions à mettre en place. Par exemple : un.e artiste avant de monter sur scène, un.e athlète avant une importante compétition, une personne avant un entretien professionnel.
Le sentiment de stress positif va s’estomper pour laisser place au stress négatif lorsque la situation dépasse ses capacités de réaction, qu’elle se prolonge dans le temps et qu’elle est associée par le cerveau à une menace ou à un danger pour sa vie et/ou celle des ses proches.
On peut distinguer deux types de stress.
- Aigu : c’est un stress ponctuel, subit et qui disparaît assez rapidement face à une situation brève (ex : traverser la rue sans voir la voiture qui arrive et qui manque de nous renverser).
- Chronique : c’est lorsque une situation stressante se prolonge dans le temps ou que l’exposition à cette situation se répète plusieurs fois sur une durée importante (ex : un.e proche à l’hôpital pendant plusieurs jours/semaines).
Enfin, le stress présente trois niveaux ou phases d’évolution.
- L’alarme : elle correspond au stress aigu dans une situation ponctuelle où le corps nous fait comprendre qu’il y a un danger et que nous devons agir en fonction.
- La résistance : elle correspond au stress chronique qui s’installe avec la répétition et l’accumulation de situations stressantes. C’est une phase où le corps cherche à se défendre pour trouver un équilibre physiologique, générant parfois maux de tête, troubles du sommeil ou fatigue.
- L’épuisement/effondrement : il survient lorsque le corps n’est plus en capacité de faire face au stress chronique. C’est à ce stade que d’importants effets sur la santé peuvent apparaître (troubles cardiaques, troubles de la mémoire, dépression ou burn-out, etc).
Symptômes et facteurs de stress
Pour commencer, voici une liste des symptômes courants associés au stress chronique :
- Incapacité à se concentrer
- Mauvais jugement
- Irritabilité ou manque d’entrain
- Sentiment d’accablement
- Préoccupation constante
- Maux de tête
- Douleurs thoraciques, rythme cardiaque rapide
- Trouble du sommeil
- Sensation fréquente de fatigue
- Fréquemment malade
- Incapacité à se détendre
- Procrastination ou négligence des responsabilités
- Utilisation à l’extrême d’alcool, de cigarettes ou de drogues pour se détendre
- Sentiment de dépression ou malheur général
En phase d’effondrement, les symptômes seront exacerbés, allant jusqu’à des troubles cardiaques, des troubles de la mémoire, des troubles dépressifs ou un burn-out. Certaines personnes peuvent littéralement expérimenter un état où leur corps “lâche”, avec une extrême fatigue et une impossibilité de se mettre en mouvement.
Les facteurs ci-dessous ont été identifiés comme amplificateurs de stress :
- Besoins physiologiques non satisfaits (faim, soif, sommeil)
- Manque de mouvement ou de contact avec la nature
- Haute intensité de pression, volume de travail important
- Sentiment d’insécurité (physique, matérielle, financière, maladie, etc.)
- Perte de sens et/ou d’identification à des valeurs
- Dégradation des rapports aux autres (ami.e.s, famille, collègues, société, etc.)
- Histoire personnelle, événement stressant/traumatique
- Alimentation trop riche, grasse, sucrée, alcool, drogue
- Promiscuité, saturation visuelle, bruit, pollution
- Accumulation d’émotions non exprimées
Le secteur humanitaire, de l’associatif et de la solidarité locale/internationale est particulièrement propice à l’émergence de facteurs qui créent du stress chronique. Le volume et les conditions de travail, le changement d’environnement et de culture de travail, le contexte d’intervention volatile, insécure et parfois dangereux, le caractère urgent des actions ou l’objectif de sauver des vies en fonction des contextes, l’accumulation de situations de détresse pour les personnes soutenues ou même pour les membres d’organisations, entre autres, peuvent augmenter le sentiment de stress des équipes.
S’il n’est pas considéré ou régulé dans de bonnes conditions, ce stress pourra évoluer en stress chronique et provoquer un effondrement avec des stress spécifiques, voire des blessures traumatiques. Chacun de ces états de stress pourrait être aborder dans un article séparé, mais en voici une liste et une définition courte pour une première compréhension :
- Fatigue de compassion: épuisement psychologique ou émotionnel subi par les personnes qui prennent soin des autres dans le cadre de leur profession, ou qui sont continuellement exposées à la souffrance et aux émotions des autres en lien avec leurs situations vitales souvent compliquées. Il s’agit d’une usure profonde, douloureuse, à la détresse d’autrui.
- Traumatisme vicariant ou secondaire: détresse psychologique ou émotionnelle qui s’installe à force d’une exposition répétée aux récits de personnes traumatisées qui incluent des descriptions détaillées de scènes perturbantes et traumatiques. Les professionnel.le.s ou toutes personnes exposées peuvent avoir l’impression que ces images troublantes sont les leurs, entraînant des reviviscences, de l’évitement et un état d’alerte constant, comme pourrait le vivre la personne traumatisée dont on a entendu le récit.
- Stress post-traumatique: troubles survenant après un événement traumatisant, traduits par une souffrance morale et des complications psychologique et physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle, de façon différente d’une personne à l’autre en fonction des facteurs préexistants et du contexte dans lequel les suites de l’évènement se déroulent.
Ces états de stress sont à prendre très au sérieux et ils requièrent très souvent un soutien professionnel.
Lien entre le stress et le système nerveux
Parlons du rôle du système nerveux sur lequel le stress a un impact direct.
C’est plus spécifiquement le système nerveux autonome qui permet de réguler les fonctions autonomes du corps (respiration, digestion, rythme cardiaque, sudation, etc.) et c’est lui qui agit en cas de stress pour déclencher une réponse physiologique face à une situation perçue comme menaçante. Lorsque nous sommes confronté.e.s à une situation stressante, notre cerveau envoie des signaux au système nerveux sympathique pour libérer des hormones, telles que l’adrénaline et le cortisol. Ces hormones augmentent la fréquence cardiaque, la pression artérielle et la respiration afin de préparer le corps à réagir rapidement.
Ce fonctionnement vient d’un mécanisme de survie programmé dans le cerveau humain dès la préhistoire et qui provoque en général 3 types de réactions, les 3F en anglais :
- Fly / Fuire – s’éloigner le plus rapidement possible du danger ou de la menace
- Fight / Combattre – se défendre face à la menace ou au danger
- Freeze / Se figer – s’immobiliser totalement sans être incapable de réagir
A l’inverse, c’est le système nerveux parasympathique qui permet de revenir au calme, d’activer les fonctions de repos ou de récupération du corps et qui facilite le fonctionnement normal du système immunitaire, de la digestion et de la libido. Il permet aussi de diminuer le rythme cardiaque et la pression artérielle, ainsi que de retrouver une respiration apaisée.
Complémentaires, les systèmes nerveux sympathique et parasympathique permettent de réguler l’équilibre du corps et maintiennent l’homéostasie.
Aujourd’hui, nous nous trouvons que très rarement en situation de de menace réelle ou de danger effectif pour sa survie. Les sources de stress proviennent de situations et d’évènements extérieurs mais surtout de la perception que nous en avons, des émotions que cela suscite, de notre capacité à y faire face et à potentiellement changer de perspective pour alléger la sensation de stress.
Quand le stress s’installe et devient chronique, il aura donc des effets nocifs sur le système nerveux, avec une sur-stimulation du système nerveux sympathique, qui peut causer des troubles de santé mentale et/ou physique, comme décrits dans les symptômes listés plus haut.
Santé et stress au travail
Comme nous l’avons vu, le stress peut avoir un impact important sur la santé mentale et physique. Dans un environnement professionnel reconnu stressant, il est indispensable de mettre en place des bonnes pratiques de prévention et de soutien à la santé individuelle et collective.
La Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail qui a lieu le 28 avril promeut la prévention des accidents et maladies professionnelles dans le monde entier, avec le soutien de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Certains métiers sont exercés dans des conditions difficiles voire dangereuses pour la santé physique et mentale des travailleur.se.s, notamment dans les secteurs agricoles, industriels ou humanitaires, parmi tant d’autres. Dans certains pays, les cadres légaux relatifs au monde du travail se révèlent parfois insuffisants ou ne sont pas respectés, avec un impact sur la protection des travailleur.se.s.
On constate aussi l’émergence de nouveaux risques professionnels liés aux conditions de travail : charges de travail plus élevées, intensification du travail due à la réduction des effectifs, conditions associées à la migration pour le travail, emplois informels ou précaires, exposition à des contextes de conflits et de violences.
Autant de situations qui ont d’importants impacts sur la santé et qui suscitent une part de stress non négligeable.
Reconnue comme maladie professionnelle depuis 2019 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’épuisement professionnel ou le burn-out est une des conséquences de ces conditions de travail et de l’accumulation de stress associé.
Les organisations ont un rôle primordial à jouer dans la mise en place de bonnes conditions de travail et la prévention du stress de leurs équipes et de tous risques, afin d’éviter notamment des situations extrêmes de mal-être ou de souffrance au travail. En France, dans le cadre de la législation du travail, « la responsabilité de déterminer les mesures de réduction du stress incombe à l’employeur qui doit associer les institutions représentatives du personnel, ou à défaut, les salarié.e.s à leur mise en œuvre. » (Accord interprofessionnel sur le stress au travail de 2009)
Individuellement et collectivement, il est important d’être vigilant.e à son niveau de stress et à l’environnement dans lequel on évolue pour pouvoir réguler le stress ou l’apaiser régulièrement. Il est primordial aussi d’être attentif.ve à ce que l’on perçoit dans son entourage, car souvent une personne en état de stress chronique puis d’effondrement ne se rend pas toujours compte de sa situation.
Astuces pour mieux vivre son stress au quotidien
Avant de proposer un article sur les bonnes pratiques que les organisations peuvent mettre en place pour soutenir le bien-être de leurs équipes, voici des astuces pour apaiser son stress et réguler l’impact sur notre santé.
Tout ce qui nous permet de nous divertir, de nous changer les idées, de nous défouler, de s’évader, de ressentir de la joie et de la légèreté, mais aussi de se reposer et se ressourcer, est une excellente astuce pour mieux vivre son stress au quotidien. Il est parfois plus compliqué de s’accorder suffisamment de temps et de façon régulière pour mettre en place ces activités dans ses journées et pourtant cela peut vraiment faire la différence !
Quelques idées :
- Faire du sport et toute activité physique,
- Écouter de la musique et/ou danser,
- Marcher en pleine nature,
- Pratiquer une activité créative qui connecte à l’instant présent,
- Dormir suffisamment (7h par nuit en moyenne),
- Privilégier une alimentation vivante, équilibrée et variée,
- Passer des moments de qualité avec ses proches, ami.e.s,
- Pratiquer des techniques de relaxation et de méditation,
- Rechercher un soutien professionnel si nécessaire.
Les outils privilégiés que j’utilise régulièrement pour moi-même et mes coaché.e.s :
- L’EFT (Emotional Freedom Technique), pratique à laquelle je pourrais consacrer un article, consiste à faire circuler les énergies associées aux tensions émotionnelles grâce à des tapotements sur des points d’acupression et à la répétition de mots ou phrases en lien avec une situation qui présente une tension émotionnelle,
- Le contact avec la nature et la marche en pleine nature pour quelques heures voire plusieurs jours en itinérance, comme je le propose par exemple lors des séjours “Retour à son Essentiel”,
- La respiration que ça soit pour quelques minutes de cohérence cardiaque ou une pratique plus poussée comme la respiration Wim Hof ou le « breathwork alchimique » pour lequel je suis certifiée.
Quel que soit votre situation, trouvez l’approche qui vous parle le plus et qui sera le plus efficace pour vous dans la régulation de votre stress. Quelques heures par jour ou plusieurs fois par semaine en fonction de votre environnement, proposez-vous régulièrement du temps pour évacuer votre stress.
Prévenir des situations de stress, accompagner et outiller dans sa régulation au quotidien, en individuel ou en collectif, c’est ce que je peux vous aider à faire grâce à mes outils de coaching, l’EFT, pendant un séjour “Retour à son Essentiel” et bientôt à l’occasion d’ateliers en breathwork alchimique.
Pour les organisations, je peux proposer des ateliers de sensibilisation à la gestion de stress et à la prévention de l’épuisement professionnel, ainsi que des accompagnements plus approfondis pour soutenir la mise en place de bonnes pratiques de qualité et de conditions de vie au travail.
Contactez-moi par mail (gaelle@gaellefigueira-coaching.fr) pour toutes informations ou explore mes propositions en cliquant sur les liens ci-dessus.
Et si vous avez besoin d’un coup de pouce pour aller plus loin dans la compréhension de votre situation, vous pouvez réserver une séance découverte offerte.
Je serais ravie de vous accompagner à trouver plus de clarté.
En espérant que ce partage vous soit utile, prenez soin de vous 💜