Retour sur ma 1ère expérience d’expatriée dans l’humanitaire au Tchad

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Dès mes études, j’ai choisi une orientation professionnelle qui allait m’amener à m’investir dans le secteur de la coopération et de la solidarité, que ça soit en France ou à l’étranger, motivée par une profonde envie de contribuer à un monde plus juste.

Retour en août 2011. 

Départ pour la 1ère fois dans un pays d’Afrique pour ma 1ère mission avec une ONG humanitaire. 

Après 2 ans d’expériences de volontariat au Brésil et en Inde auprès de plusieurs petites associations locales, puis une formation en coordination de projet à l’Institut Bioforce, je partais pleine d’énergie et de motivation à contribuer à des projets au Tchad auprès des populations les plus vulnérables, et aussi pleine d’illusions qui allaient peu à peu être confrontées à la réalité du terrain… 

Je découvrais la vie dans une maison d’expats, la cohabitation à 10 personnes avec des personnalités, des horizons et des habitudes de vie bien différentes, le fait d’avoir du personnel pour s’occuper du ménage, des repas, des déplacements, le fait d’avoir des règles de sécurité à respecter pour se déplacer et pour sortir, un climat aride aussi éprouvant que déroutant. Autant de nouvelles habitudes à prendre, autant d’émotions et de sensations associées : la timidité et l’appréhension de ne pas m’entendre avec mes colocs et collègues, me sentir mal à l’aise que des personnes s’occupent de faire mon lit, ma lessive, mes repas, la frustration de me sentir moins libre de mes mouvements et de devoir rendre des comptes de mes faits et gestes…

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Je découvrais un pays dont j’avais à peine entendu parler quelques mois avant, dans un contexte relativement stable et pourtant volatile où croiser des soldats armés est fréquent, ainsi qu’un nouvel environnement de travail, avec une équipe de plus de 200 personnes (capitale et bases confondues), sur des thématiques toutes aussi nouvelles (sécurité alimentaire, eau-hygiène-assainissement, choléra), auprès de populations confrontées à des conditions de vie bien différentes de celles avec qui j’avais travaillé auparavant (déplacé.e.s internes et réfugié.e.s). 

Je découvrais surtout un métier (chargée de projets en gestion des subventions et écriture de projets), une nouvelle façon de travailler (en coordination avec des équipes techniques, financières, administratives, logistiques), une organisation aux multiples procédures, protocoles et incohérences, ainsi que des enjeux humains bien plus grands que ma petite personne… 

Le 1er jour pourtant, c’était un peu mal parti… Personne ne m’attendait à l’aéroport ! Un classique…

Je débarquais dans la fournaise en terre totalement inconnue assaillie de moustiques…


« Bonne arrivée ! » comme on dit au Tchad ! 

Heureusement, j’avais des numéros de téléphone et j’ai pu compter sur la gentillesse d’une des passagères de l’avion qui m’a prêté un téléphone. Ce soir-là, je découvrais les inconvénients de partager un véhicule avec 10 personnes pour se déplacer… Le lendemain, je rencontrais mes colocs et collègues au petit déj, aucun ne savait que j’arrivais (les joies de la communication interne) à part la personne que je venais remplacer et mon responsable direct ! Heureusement, assez vite j’ai sympathisé avec plusieurs personnes, qui allaient devenir un vrai soutien lors de ma mission puis au fil des semaines et des mois des ami.e.s avec qui partager les impressions, les avancées, les apprentissages, les joies et les galères, les frustrations, les incompréhensions, les prises de conscience, avec qui sortir et se changer les idées aussi !

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Me remémorer tout ça me fait vraiment bizarre, ce sont plutôt de bons souvenirs et autant que je me souvienne, au cours de cette mission, j’ai vécu des émotions et des sensations aussi variées que déstabilisantes. A l’époque, je n’avais pas la connaissance que j’ai aujourd’hui de mon fonctionnement intérieur, de comment écouter et prendre du recul sur ces émotions et ces sensations, de comment répondre consciemment à mes besoins. Pourtant, par intuition, j’ai su mettre en place des habitudes de vie en dehors du bureau qui m’ont aidée à vivre cette mission de 12 mois, où le volume de travail et l’intensité ont été très souvent source de stress et de fatigue, jusqu’aux larmes parfois, où les réalités de vie des personnes avec qui l’on travaillait étaient parfois dures à voir et à accepter. 

Mon engagement et ma conscience professionnelle m’ont amenée très souvent à travailler soirs et week-end. Mon perfectionnisme et mon niveau d’exigence m’ont amenée à lire et relire des dizaines de fois des documents pour assurer qualité et obtention de subventions. Ma patience et ma persévérance m’ont été bien utiles pour coordonner et relancer des collègues de travail pour envoyer des demandes de fonds dans les délais. Heureusement, j’ai trouvé un équilibre, parfois fragile, grâce à certain.e.s collègues, colocs et ami.e.s dans mon ONG et en dehors, aux liens que j’entretenais avec ma famille et mes ami.e.s en France et aux fameux « R&R » tous les 3 mois. Puis sûrement grâce à cette force intérieure et cette résilience dont j’avais à peine conscience…

Avec le recul des 10 ans qui viennent de s’écouler et des expériences qui ont suivi, je me dis que cette 1ère expérience en mission humanitaire a été bien plus positive que j’ai pu le penser à certains moments dans le rush et sous pression. 


Ce que je retiens aujourd’hui…

C’est la satisfaction d’avoir contribué à améliorer les conditions de vie des populations pour et avec qui les projets étaient mis en place, ce sont les apprentissages professionnels et personnels qui m’ont amenée à travailler pendant 6 ans avec cette même organisation dans 7 pays différents, ce sont les bons souvenirs partagés entre collègues, colocs et ami.e.s, les découvertes d’un pays assez mystérieux grâce à la gentillesse et la convivialité des habitant.e.s que j’y ai rencontré.e.s, ce sont aussi la joie de vivre et la capacité à se réinventer des populations africaines

Je suis même carrément nostalgique de cette 1ère mission et encore plus en me replongeant dans les photos pour illustrer cet article…

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Et toi, quelle est ton expérience dans ce secteur ?

Quels souvenirs as-tu de ta 1ère mission ? Quels apprentissages en retiens-tu ? Comment prenais-tu soin de ton équilibre personnel à l’époque ? 

Quelques soient ton expérience et la durée de ton engagement dans ce secteur, je suis convaincue de l’importance d’entretenir son bien-être émotionnel et sa santé mentale pour répondre à ses responsabilités professionnelles de façon efficace et sereine, pour prévenir toute situation de détresse telle que le burn-out ou des traumatismes. 

C’est une des raisons pour lesquelles aujourd’hui, je propose d’accompagner les professionnel.le.s de ce secteur à prendre soin d’elles et eux, autant que des communautés et des causes pour lesquelles elles et ils s’engagent depuis quelques mois ou plusieurs années. Je parle un peu plus de ces motivations dans cet article.

Pour découvrir la technique de visualisation, un des outils que je propose pour prendre soin de soi, tu peux également télécharger le formulaire en dessous de cet article !

Voilà pour le retour sur cette 1ère expérience humanitaire. Si le cœur t’en dit et que tu souhaites me parler un peu de ta propre expérience en répondant aux quelques questions plus haut, j’en serais vraiment ravie ! Raconte-moi en commentaire !


Ce blog c’est aussi un pont entre humanitaires et entre pairs, un lien pour se soutenir et partager nos vécus 🙌

Au plaisir d’échanger et n’hésites pas à partager ce petit récit autour de toi !

D’ici là, prend soin de toi : personne d’autre ne peut le faire à ta place, aussi bien que toi !

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Tu ressens un déséquilibre dans ton quotidien professionnel et cela impacte ta vie personnelle. Tu souhaites te sentir plus serein.e et confiant.e ?

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Gaëlle Figueira

J’accompagne les collaborateur.trice.s d’associations et ONGs à (re)trouver un équilibre entre leur engagement professionnel et leur bien-être personnel, grâce à des propositions individuelles et collectives, en dehors et dans les organisations, en France et à l’étranger.

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